- La période préchrétienne
- Le christianisme comme religion d’Etat
- Le déclin politique et la reprise spirituelle
- La sainte église apostolique arménienne
- La structure de l’Église arménienne
La plus ancienne mention d’un État arménien est présente sur l’inscription rupestre se trouvant au nord de l’Iran. Cette inscription présente l’Arménie dans la liste des pays conquis par le roi de Perse Darius le Grand (522-485). Les Hayks ou les Arméniens vivaient sur le plateau arménien, autour du lac Van et de le mont Ararat. Les Urartiens (1000-600) étaient les ancêtres des Arméniens comme les Bretons pour les Anglais et les Gaulois pour les Français. La forteresse Érébouni construite en 782 av. J.-C. est la prédécesseur d’Érévan, la capitale actuelle de l’Arménie.
L’histoire du Royaume d’Arménie commence vers 401 av. J.-C., avec la dynastie royale des Yervandounis. Le Royaume atteint son apogée durant le règne de Tigran II (95-55), le Rois de rois de la dynastie Artaxiade, qui a élargi les frontières de son empire de la mer Noire jusqu’à la mer Caspienne, de la mer Méditerranée jusqu’au désert d’Arabie.
Le christianisme comme religion d’Etat
Le moment où le Royaume d’Arménie était à son déclin et qu’il devint la pomme de discorde entre les empires romain et persan, deux des apôtres de Jésus, Thaddée et Bartholomée sont venue en Arménie pour prêcher la Parole du Seigneur. Durant les trois siècles suivants, les communautés chrétiennes en Arménie ont eu une présence secrète. Quand en 301, le roi Tiridate III (287-330) a été miraculeusement guéri d’une horrible maladie par son serviteur chrétien Grégoire le Parthe, le roi s’est converti et il a déclaré le christianisme comme religion officielle de l’Arménie. En 2001, les Arméniens du monde entier ont célébré le 1700e anniversaire de cet événement.
La première église arménienne a été construite à Etchmiadzine (qui signifie la descente du Fils Monogène) et Saint Grégoire l’Illuminateur devint le premier patriarche-catholicos de l’Église arménienne. Le catholicos actuel Karékine II résidant à Etchmiadzine en Arménie est le 132e successeur de Saint Grégoire l’Illuminateur.
Le déclin politique et la reprise spirituelle
En 428, l’Arménie perdit sa souveraineté et fut divisée entre les empires byzantin et perse. La foi chrétienne en Arménie était en danger, quand en 451, le roi de Perse Yazdgard II a voulu forcer les Arméniens à se convertir au Mazdéisme, afin de pouvoir les assimiler facilement. Dans la plaine d’Avarayr, près de Nakhitchevan, les Arméniens guidés par leur chef militaire Vartan Mamikonian ont livré une bataille contre la puissante armée perse. Même s’ils ont perdu cette bataille, les troupes arméniennes ont continué la guerre et après trente ans de lutte ont réussi à écarter le danger de conversion et d’assimilation. Par la suite, Vartan et ses soldats ont été canonisés par l’Église arménienne et jusqu’à aujourd’hui, leur mémoire est vénérée. Dans la conscience nationale, ils demeurent comme martyrs de la foi chrétienne et de la liberté de la nation arménienne. Le sacrifice de Vartan a servi d’exemple pour encourager les Arméniens durant différentes périodes difficiles de l’histoire d’Arménie.
L’invention de l’alphabet arménien par le moine arménien Mesrob Machdots en 406 a favorisé la création de la littérature arménienne. Cela a enrichi l’héritage culturel et a fortifié l’identité nationale du peuple arménien. Avec la création de l’alphabet, la Bible a été traduite en arménien (cette traduction a été caractérisée comme «Reine des traductions»). Les services religieux ont commencé à être célébrés en arménien. Les grands œuvres des philosophes, des historiens et des auteurs anciens ont été également traduites en arménien et les monastères sont devenus des centres d’éducation. Cette période est appelée l’Age d’or de la culture arménienne.
Durant les siècles suivants, dans les royaumes arméniens, sur le plateau arménien ou dans le royaume des Roubénides en Cilicie, au carrefour des empires de Byzance et de Perse, des gouverneurs arabes, des envahisseurs mongols et turcs, l’Église et la culture arméniennes se sont épanouies et ont beaucoup contribué à l’héritage culturelle de l’humanité. Néanmoins, à côté de l’héritage des Saints Traducteurs et de géants intellectuels comme Movses Khorenatsi (historien du Ve s.), David l’Invincible (philosophe du VIe s.), Anania Chirakatsi (mathématicien et géographe du VIe s.), Grigor Narekatsi (moine et poète du Xe s.), Nerses Chnorhali (catholicos et poète du XIe s.), les œuvres de beaucoup d’auteurs arméniens ont péri dans cet ère de ténèbres. Plus de 24.000 manuscrits arméniens sont conservés dans les bibliothèques, dans les musées ou dans les collections privées du monde entier (10.000 d’entre eux se trouvent actuellement au Maténadaran d’Érévan). Des milliers de monastères et d’églises, majoritairement en ruines, dispersés en Arménie et en Cilicie témoignent silencieusement de la culture glorieuse et de la permanence de la foi chrétienne en Arménie.
La sainte église apostolique arménienne
L’Église arménienne a adopté les dogmes des trois premiers conciles œcuméniques de Nicée (325), de Constantinople (381) et d’Ephèse (431), mais elle a rejeté les décisions du concile de Calcédoine (451) et les conciles qui l’ont suivi. L’Église arménienne a refusé la séparation de la personne du Christ en deux natures et elle a adopté la définition théologique «Une nature unie en Dieu Incarné», mettant ainsi l’accent sur l’union des deux natures humaine et divine, et non pas sur la séparation de la personne du Christ en deux natures. Par cette approche christologique, l’Église arménienne se distingue de l’Église byzantine et de l’Église romaine, tout en gardant son originalité et son indépendance. Les églises copte, éthiopienne, malabar indienne et syriaque jacobite rejettent également la doctrine de Chalcédoine et, avec l’Église arménienne, forment ensemble la famille des églises orthodoxes orientales. Entre 1915 et 1923 l’Église et la nation arméniennes ont subi le Génocide en Arménie Occidentale et en Cilicie. Plus tard, en Arménie Orientale, les persécutions des communistes athées ont également affaibli l’Église arménienne. Actuellement, comme la défenseure de la langue et de la culture arméniennes, l’Église arménienne fait face aux nouveaux défis en Arménie indépendante, mais économiquement faible et dans la diaspora arménienne.
La structure de l’Église arménienne
Le Saint Siège d’Etchmiadzine, près d’Érévan, la capitale de l’Arménie, est le centre spirituel de l’Église apostolique arménienne.
Le siège du Catholicosat de Cilicie était historiquement situé près de Sis, au sud de la Turquie et suite au Génocide, il a été installé à Antélias, près de Beyrouth, la capital du Liban. Il avait initialement sous sa juridiction les diocèses arméniens du Liban, de la Syrie et de Chypre.
Le Patriarcat arménien de Jérusalem a été établi en 669 et il a sous sa juridiction les églises se trouvant en Israël, en Palestine et en Jordanie. Il est le gardien des lieux saints et des trésors arméniens de Jérusalem et de Bethléem.
Le Patriarcat arménien de Constantinople a été établi en 1461 et il a sous sa juridiction les communautés arméniennes apostoliques de Turquie.
Les communautés des arméniens apostoliques du monde entier sont organisées en diocèses et se trouvent sous la juridiction du Saint Siège d’Etchmiadzine.